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L' art persan / Henri Stierlin
Livre
Edité par Imprimerie nationale éd. - 2011
Vertigineuses merveilles de lÆart persan ! LÆampleur souveraine des ensembles monumentaux édifiés par Timour à Samarkand, par Shah Abbas à Ispahan, accueille une infinie complexité décorative et architecturale, superposant à lÆharmonie des courbes un entrelacs de couleurs, de formes et de motifs, géométriques, scripturaires, animaliers ou végétaux, lÆéclat des ors et des miroirs, des mosaïques de faïence et des kashis turquoise, outremer ou vieux roseà hymne au pouvoir temporel et à lÆau-delà rêvé.Exposer tant de beautés dans leur cadre naturel, montagnes arides de lÆIran, plaines alluviales de Transoxiane, est le premier propos du livre. LÆéblouissement initial, face aux structures alvéolaires de la mosquée du Vendredi à Ispahan, se renforce au fil des vues panoramiques de la cour, au bassin multilobé, du mirhab polychrome ; à Samarkand, voici la profusion décorative du tombeau de Timour, de la mosquée de Bibi Khanum, son épouse, de la madrasa Shir Dor.Rayonne enfin, surenchère de luxuriance et de splendeur, lÆ£uvre de Shah Abbas, Roi-Soleil de la Perse. La Grande Mosquée royale, le palais des Huit Paradis, le palais des Quarante Colonnes (Tchéhel Sotoun) et son iwan de verre et dÆor, le salon de musique du palais Ali Kapou : autant de merveilles inouïes, ineffables, dont la mise en pages révèle la somptueuse majesté et lÆeffervescence du détail.Cette haute civilisation, aux antiques origines, dont le Livre des Rois (Shah Namé) de Firdousi (940-1020) marque le regain après deux siècles de soumission aux dynasties arabes, ôconquit ses féroces vainqueursö, seldjoukides, mongols, turco-mongols, du XIe au XIXe siècle, au point de marquer de son empreinte lÆAsie centrale, Bagdad, lÆAfghanistan (Hérât).LÆessor, au XVIe siècle, de la dynastie iranienne des Safavides la porte à son suprême épanouissement. Henri Stierlin décèle les multiples correspondances entre lÆarchitecture, les arts, lÆinspiration des poètes û Omar Khayyâm, Hâfiz, Nîzami, Saadi û quÆillustrent de précieuses miniatures, sommets de grâce et de raffinement. Ainsi, tel tapis à motif en Tchahar Bagh û ôquatre jardinsö û croisant à angle droit en un bassin octogonal les ôquatre Fleuves du Paradisö, reproduit la composition même de la Mosquée royale de Shah Abbas.De cette forêt de symboles lÆauteur dévoile les mystérieuses résonances, échos du Pentateuque, du Coran, des grands mystiques Rûmî et Sohrarwardî. Le décor de faïence où les arabesques dÆune végétation immortelle jouxtent les inscriptions stylisées, dédiées à la trinité shiite Allah, Mahomet et Ali ; lÆarbre Tuba joignant lÆici-bas à la Terre des Ames ; les reflets immatériels des iwans et des galeries dans le bassin aux eaux dÆéternitéà lÆarcane cosmique de lÆarchitecture figure le passage du monde matériel à la transcendance, exalte la foi en la résurrection.